Conseil européen des ministres de l’agriculture Le lait et la « Pac d’après 2013 » divisent les Vingt-sept
Plus de six sujets au menu du dernier conseil européen des ministres de l’agriculture qui a débuté hier. Aucune réponse concrète pour faire face au désarroi des producteurs laitiers venus manifester à Luxembourg.
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Mariann Fischer Boel, commissaire à l'Agriculture. (© Terre-net média) |
La crise du lait a été au centre des discussions du déjeuner des ministres européens de l’agriculture réunis à Luxembourg lundi 22 juin 2009.
Une nouvelle occasion pour Michel Barnier d’inviter ses collègues à prendre conscience de la gravité de la crise des éleveurs laitiers : « Je crois que les ministres européens doivent entendre l'appel (de la profession, ndlr) à maintenir des régulations, des systèmes de maîtrise des productions, notamment dans le domaine du lait .»
Il ne faut « pas laisser l'alimentation en général, le lait en particulier, à la seule loi du marché, qui est la loi du moins disant social, et écologique ou économique », a ajouté le ministre.
Peine perdue, à entendre les propos du nouveau ministre de l’Agriculture tchèque, Jakub Sebesta lors de la conférence de presse qu’il a tenue aux cotés de Mariann Fischer Boel. La commissaire aurait même trouvé plus libéral qu’elle lorsque le ministre tchèque expliquait que « nous sommes dans une économie libérale et la loi de l’offre et de la demande ne peut être contournée ».
Michel Barnier (© Terre-net Média) |
Ce lundi, les propos tenus par Mariann Fischer Boel reflètent davantage le désarroi des éleveurs en soulevant le problème de marges qui a conduit les agriculteurs français à bloquer les centrales d’achat de la grande distribution.
En effet, Marian Ficher Boel s’étonne que les prix des produits laitiers «n’aient baissé que de 2% alors que les prix à la production sont dorénavant inférieurs à leur niveau de 2007 » pour se situer autour 0,24€ d’après la commissaire à l’échelle de l’Europe.
« Il faut lancer un message clair à la grande distribution en expliquant que si elle ne revoit pas sa politique de prix, le pire est à envisager : la disparition assurée des producteurs de laits ce qui conduira l’Europe à importer du lait », a prévenu Mariann Fischer Boel. Des propos qui n’ont pas empêché certains débordements lors de la manifestation des éleveurs et des agriculteurs à Luxembourg ce même lundi. Ils étaient trois mille à s’être donné rendez-vous et trois cents d’entre eux ont tenté de pénétrer dans les lieux de la réunion du conseil des ministres. D'autres ont investi un hypermarché tout proche, dont ils sont ressortis avec des palettes de bouteilles de lait qu'ils ont distribuées aux passants ou jeté sur les policiers. Quelques blessés sont à déplorer.
Jakub Sebesta s’est contenté pour sa part de rappeler les mesures déjà prises par la commission européenne.
La Pac 2013 divise
Une crise morale selon la Fnsea« La régulation est une des conditions majeures du maintien d’une agriculture européenne compétitive et durable répondant aux exigences des consommateurs citoyens. Ne l’oublions pas ! » |
Les autres sujets abordés par les ministres lors du conseil des ministres ont été la « Pac de l’après 2013 ». Vingt et un pays ont adopté le texte de conclusions du conseil des ministres en faveur « d’un système de paiements directs plus équitable, facilement applicable et défendable auprès du citoyen », a expliqué Jakub Sebesta. Le nouveau système tentera d’homogénéiser les payements directs entre les pays membres (nous reviendrons ultérieurement sur le dispositif).
Le refus de six pays d’approuver le texte (nous en avons pas à cette heure la liste) « donne un avant gout des difficultés pour faire les changements qui s’imposent pour l’après 2013 », a commenté Mariann Fischer Boel. Il reviendra à présidence suédoise de reprendre en main le dossier pour aboutir en 2010 et 2001 à la communication des bases juridiques sur lesquelles reposera le nouveau système d’aides directes.
En revanche, c’est à l’unanimité que le conseil européen des ministres de l’agriculture a adopté plusieurs mesures relatives à la qualité des aliments et vers un meilleur ciblage de l'aide aux agriculteurs établis dans les zones à handicaps naturels.
Unanimité sur la qualité et les zones défavorisées
Le conseil des ministres « estime qu'il est essentiel de continuer à mettre l'accent sur la qualité des produits agricoles pour favoriser la compétitivité à long terme et la pérennité de la production agricole communautaire et pour servir les intérêts de l'économie rurale ».
Assurer la qualité des aliments, un élément clé de la Pac (© Terre-net Média) |
Il considère que « les systèmes d'indications géographiques de l'UE sont fondamentalement bien conçus et servent les intérêts des consommateurs, des producteurs et du développement durable des zones rurales, notamment en améliorant le revenu des agriculteurs et en évitant l'exode rural ».
« Il convient en particulier que les indications géographiques et l'agriculture biologique sont des éléments importants de la politique européenne de qualité des produits agricoles pour les producteurs, les consommateurs et les régions ».
A propos des zones défavorisées, le conseil des ministres « souligne que la délimitation future des zones défavorisées intermédiaires devrait permettre d’orienter le soutien vers les zones affectées de handicaps naturels importants, dans lesquelles il importe de maintenir une agriculture extensive pour la gestion des terres ».
Le conseil européen des ministres de l’agriculture invite aussi « la Commission, lors de l'élaboration d'une future proposition législative concernant la nouvelle délimitation des zones défavorisées, à prévoir la souplesse nécessaire, y compris la suppression progressive appropriée du soutien aux zones défavorisées qui pourraient ne plus être considérées comme telles ».
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